Biographie

René Léraud est né le 30 janvier 1916 à Nantes. Il est le fils unique de Baptistine Maheo et de Louis Léraud.

Son père, gardien de prison, décède alors qu'il n'a que 16 ans.

Les années de guerre

Ayant accompli son service militaire pendant deux ans au sein des chasseurs alpins, il est fait caporal le 28 avril 1937 avant d'être mobilisé en 1939, lors de la seconde guerre mondiale.

En mai 1940, il est envoyé en Ecosse (en haut à gauche sur la photo), en vue d'un projet de débarquement en Norvège, qui n'aura pas lieu.

Il est finalement fait prisonnier en France par les allemands, à Bacqueville (28), le 12 juin 1940.

Après une marche forcée jusqu'au Pays-Bas, il est interné dans un camp, affecté quelques semaines dans une usine, puis envoyé à Legden, une commune de Rhénanie du Nord Westphalie (Allemagne).

Il passe 5 années de sa vie dans la ferme de la famille Hessel, où il travaille aux champs. Libéré en 1945, il rejoint sa mère à Angers.

Il décide alors d'intégrer l'École Normale pour devenir enseignant.

Son séjour au Maroc

Suite à une déception sentimentale, il part au Maroc et enseigne pendant une année dans une école de Fez. Il y réalise une remarquable série de dessins de ses élèves.

Son retour en France

De retour en France, il est nommé instituteur à Saint-Clément-des-Levées (49).

Il rencontre Jeanne Paulette Pugliesi en juin 1948, sur une plage de la Loire, qu'il épouse 5 mois plus tard, le 4 novembre 1948.

Tous deux rejoignent Saumur le 16 septembre 1952 où René Léraud est nommé Directeur Adjoint de l'École Jean de la Fontaine. Il en deviendra le Directeur quelques années plus tard^[1]. Le dimanche, il donne des cours d'art plastique à des élèves.

Sa retraite à Varennes-sur-Loire

René Léraud part à la retraite en 1971. Il décide de s'installer dans le village de Varennes-Sur-Loire (49), où il a acheté une maison plusieurs années auparavant, qu'il a rénovée lui-même.

Il y établit un atelier d'artiste, muni d'une presse, dans lequel il s'adonne à la peinture, la gravure et la sculpture.

Il demeure dans sa maison de Varennes-Sur-Loire pendant 39 ans.

Il ne la quitte qu'à de rares occasions, notamment lors de ses vacances d'été à Banyuls-sur-Mer ou lors de brefs séjours à Douarnenez, qu'il affectionne particulièrement.

Le reste du temps, il privilégie de longues promenades dans la région. Il y réalise de nombreux dessins des bords de Loire ou des maisons en pierre de tuffeau....et prend plaisir à "croquer" tous les jours les passants de Saumur, Bourgueuil ou Brain-Sur-Allones.

Durant les derniers mois de sa vie, un émouvant reportage lui est consacré, sur France Inter par sa petite fille, Inès Léraud, journaliste et documentariste^[2].

Il décède dans sa maison de Varennes-sur-Loire le 14 mars 2010, à l'âge de 94 ans, auprès de son épouse.

Œuvre

Peintre, graveur, sculpteur

Autodidacte, René Léraud dessine ses premières œuvres à l'âge de 14 ans, commençant par une série de portraits.

Face au refus de sa famille d'intégrer l'École des Beaux-Arts, il se forme seul aux différentes disciplines et techniques, s'essayant à la fois à la peinture, la gravure, la sculpture et la céramique, sous la signature "errel" ou "RL".

Toute sa vie, il restera influencé par les artistes qu'il admire le plus : Egon Schiele, Lucian Freud, Mark Rothko, Nicolas de Staël ou Pablo Picasso….

Il connait différentes périodes (natures mortes, femmes aux cheveux rouges, nudistes à la plage, etc) et alterne différents styles (ouvres figuratives et œuvres abstraites),

A cette occasion, il n'hésite pas à utiliser toutes formes de matériaux (peinture à l'huile, peinture à l'eau, acrylique, sable, collages…) et toutes formes de supports (toile, bois, carton...)

Il s'adonne également à la gravure, encore sur différents supports, des plus classiques aux moins conventionnels (cuivre et zinc, bois, contreplaqué, tôle rouillée…) et s'essaye à toutes les techniques (pointe sèche, eau forte, aquatinte, procédé Goetz), repeignant parfois sur ses tirages^[3].

En 1968, il illustre le livre "Initiation à la céramique", sur un texte de Marcel Legras^[4].

Du 10 au 28 août 2011, certaines de ses œuvres sont exposées dans la salle Joly Leterme de la mairie de Saumur proposant une sélection d’œuvres d’artistes ayant travaillé dans le Saumurois au cours des années 1940-1990^[5].

Son cercle intime

Durant toute sa carrière, René Léraud s'entoure de nombreux artistes de la région : Jocelyn Mercier, Claude Maillard, Raymond Carrance et Paul Jallat avec qui il travaille, échange et collabore.

Il côtoie aussi Jean Commere, qui fait un portrait de lui en novembre 1945.

René Léraud forme également plusieurs peintres et graveurs, tels que Claude Rutault, Jacques Halbert et Patrice Moreau^[6].

Dans les années 70', il sera approché par Bob de Moor, pour un projet avec Hergé, qui n'aboutira finalement jamais.

Avant tout un homme de tête!

René Léraud est surtout connu, localement, pour avoir modelé, à partir de croquis personnels, plus de 800 têtes miniatures en terre d'argile, caricaturées ou non.

Ces figurines, une fois séchées, étaient peintes, vernies puis méticuleusement exposées dans son atelier.

Inspirées des têtes de Honoré Daumier, hautes d'une vingtaine de centimètres, elles représentent des personnalités du monde politique, artistique, journalistique ou sportif : du D alai-Lama à Alfred Hitchcock, de Muriel Robin à Michael Jackson...

Cette collection unique a donné lieu à de nombreux articles dans la presse :

"Par l'étrange lucarne", article paru dans l'Express de Neuchâtel

"Un Varennais qui ne manque pas de têtes", article paru dans la Nouvelle République le 20 avril 1987

"L'art de la fugue", article paru dans la Nouvelle République le 18 juillet 1995

Expositions

Peindre en Saumurois, 1940-1990 - Jean Commère, Henri Cordier, Jacques Despierre, Élie Grekoff, René Léraud, Pierre Penon, Abel Pineau, Charles Tranchand, Georges Tranchand, mairie de Saumur, août 2011^[5].

Notes et références

↑ « Gino Blandin | L'histoire de l'école du quai Mayaud », sur www.gino-blandin.com
↑ « Les derniers jours du 26 décembre 2013 - France Inter », sur www.franceinter.fr
↑ Eléonore Poirier, « René Léraud, mon grand-père », sur http://eleonore-porier.over-blog.com/2018/04/rene-leraud-mon-grand-pere.html
↑ Marcel Legras et Centre d'étude et de diffusion de techniques éducatives, Initiation à la céramique : . C.E.D.I.E. Centre d'étude et de diffusion de techniques éducatives... Cholet. Texte de Marcel Legras. Illustrations de René Leraud, C.R.D.P., 1968
↑ « Peindre en Saumurois 1940-1990 du 10 au 28 août 2011 », sur www.saumur-kiosque.com
↑ « Biographie », sur le site officiel de Patrice Moreau, sculpteur graveur https://www.patricemoreau.com/biographie/